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Dimanche 15 Mars 2020 - Heure du confinement, de la déprime, de l'ennui...

Toute cette période est bizarre.
Depuis le début de l’année tout est bizarre, le monde est passé par des événements...bizarres, y a pas d’autre mot.

Ce coronavirus, personne n’y prêtait vraiment attention au début, moi y compris, j’ai pris ça vraiment à la légère (peut-être un peu moins depuis quelques temps...). Il se trouve que maintenant oui, le monde s’affole.

Ça a commencé quand le gouvernement a décidé la fermeture de tous les établissements scolaires, y compris les fac, donc la mienne aussi. En soi, des vacances inattendues, je peux pas dire que je suis contre, ça va me permettre de pouvoir rattraper le retard que j’avais pris dans mes cours, et puis soyons honnêtes, ça va me permettre de me reposer surtout. Par contre ça crée une grosse incertitude au niveau des partiels et des cours manqués, personne ne sait vraiment ce qui va se passer, on est pas vraiment rassurés à l’idée de devoir peut-être passer nos partiels plus tard que prévu, dans des conditions sûrement moins bonnes qu’en temps normal.

Et puis y a eu hier soir où on a rajouté de la psychose à tout ça.

Après que tout le monde se soit rendu compte que ça se propageait bien plus vite que ce qu’on aurait pensé, le gouvernement a annoncé la fermeture obligatoire de tous les commerces "non essentiels" à la vie quotidienne, sans donner la liste exhaustive, comprenez par là que le Mcdo où je travaille (et théoriquement, tous les autres aussi) a fermé pour une durée indéterminée.
Là encore, pas vraiment de raison que je me plaigne, je vais sûrement être au chômage technique pendant cette période, donc concrètement, je vais être payée à rien faire ce qui correspond parfaitement à mon plan de vie.

Mais au delà de cet aspect "vacances gratuites et inopinées", il faut bien se rendre compte du caractère exceptionnel de la situation.
Ce genre de chose n’est jamais arrivé en France avant à ma connaissance. On ne ferme pas tous les magasins, restaurants, bars, écoles… d’un pays sans un réel risque, et là je commence à sentir qu’il y a un vrai risque sanitaire et que tout le monde se sent un peu dépassé par ce qui se passe.
Personne n’a vraiment l’air de savoir à quoi on fait face ni comment l’éradiquer, donc forcément ça devient compliquer de gérer l’inconnu, surtout quand on voit le je-m’en-foutisme des français par rapport aux autres pays qui ont pris tout le sérieux de la situation bien plus tôt que nous.

Maintenant, on parle même de confinement total de la population avec instauration d’un couvre feu, ce qui limiterait les déplacements des gens à ceux vraiment nécessaires, comme aller faire les courses, aller chez le médecin ou aller travailler (pour ceux qui le peuvent encore).
A cette possibilité, je vois plusieurs inconvénients qui, dans ma tête, sonnent légitimes, et qui sonneront ridicules quand je vais les écrire parce qu’égoistes :

- Un problème de niveau 10 minimum (humour obviously) : je dois recevoir la switch (qui va donc me servir pour passer cette quarantaine de mort occupée) Vendredi 20 à Carrefour market, que j’ai choisi spécialement parce que les magasins alimentaires ne sont pas censé fermer. Seulement si confinement il y a, je dois limiter ce genre de déplacements, au risque de me faire arrêter par les flics et de devoir justifier pourquoi je sors (après, c’est facile de dire que je vais à carrefour pour dire que je vais acheter des pâtes...).
Ce problème est celui qui me fait, évidemment, le moins chier, parce que c’est vraiment dérisoire vu ce qu’il se passe.

- Au vu des vacances prématurées annoncées par la fac, on avait décidé avec G. qu’il viendrait chez moi ou inversement, pour ne pas qu’on reste 2 semaines (ce qu’on pensait au départ) sans se voir. Si cette quarantaine se transforme en confinement, autant dire que ce sera impossible pour lui comme pour moi de sortir pour se rejoindre, donc ça veut dire un mois sans se voir, et ça, ça me fait vraiment chier.
Il était censé venir de sûr à partir de vendredi pour passer mon anniversaire à la maison, ce qui m’amène à une troisième tiret.

- Mon anniversaire tombe samedi, où étaient censés venir ma belle-soeur, son copain et leur fille (et G. comme je l’ai dit) pour manger le midi, et avec G. on avait prévu d’aller manger le soir avec mes potes de l’année dernière, histoire de faire un petit truc même tranquille.
Il se trouve que toute la petite famille a finalement annulé (ce que je peux comprendre), que les restaurants ayant fermé, notre soirée a été bel et bien annulée, et que la possibilité d’un confinement me fait douter que G. vienne passer le week-end chez moi.

Pour être bien claire, je vais passer le pire anniversaire que j’aie jamais eu jusqu’à maintenant.
Je sais on dirait une petite fille insupportable qui se plaint alors qu’il y a des gens qui tombent malades et qui meurent de ce qui se trouve dehors. Mais de tout voir se démonter au fur et à mesure, plus le fait que je vais devoir rester cantonnée chez moi seule, ça me fait vraiment chier.
Je suis mixée entre l’énervement (qui tire sur la haine, contre qui on ne sait pas), la tristesse, la frustration...
Enfin bref, un super mélange quand on est seule et qu’il n’y a rien à faire d’autre qu’attendre sagement.

J’ai la haine.